Covid-19 et logement temporaire
Quand le logement temporaire ouvre la voie au logement durable
Le 15 mai 2020. Si cette date ne représente a priori rien de particulier, elle est le point de départ d’une sortie de rue définitive pour deux familles Roms à Bruxelles. Pour ces 15 personnes accompagnées par DIOGENES, tout a commencé par un logement temporaire offert par Cohabs...
En avril dernier, la crise du coronavirus battait son plein et de nombreux secteurs étaient menés à se réinventer. Y compris l’immobilier. Dans ce contexte, Cohabs, qui propose des logements confortables et communautaires, s’est tourné vers L’Ilot. L’entreprise souhaitait mettre à disposition des habitant·e·s de la rue l’un de ses tout nouveaux logements entre le 15 mai et le 15 août 2020, afin de ne pas le laisser inhabité. Une opportunité en or que L’Ilot s’est empressée de partager avec ses partenaires. DIOGENES ne pouvait la laisser passer.
Alors commence une riche collaboration entre DIOGENES, l’AIS Théodore Verhaegen, L’Ilot, et Cohabs. L’AIS prend en gestion locative l’habitation Cohabs tandis que DIOGENES s’engage, dans le cadre de son projet Soutien au Logement, à accompagner les personnes relogées afin d’ouvrir des droits pour lesquels un domicile est nécessaire. Le Fonds tremplin Garantie Locative de la cellule Capteur et Créateur de Logements (L’Ilot) permet d’assurer la gratuité de la maison pour les heureux nouveaux occupants, à qui aucun loyer n’est demandé.
Deux familles slovaques, de neuf et six personnes déjà suivies par DIOGENES dans le cadre de la Médiation Interculturelle pour Public Rom, sont ainsi logées pendant une période de trois mois. Trois mois dans une maison fraîchement rénovée et idéalement équipée. Trois mois loin de la vie en rue. Pour les familles concernées, les bénéfices de cette période sont considérables : répit et repos, amélioration du bien-être, possibilité de se confiner en lieu sûr pendant le lockdown, protection de la santé dans un contexte de Covid-19, sortie de l’urgence sociale, avec ce que cela implique en termes de vie privée et confort de vie... Ce logement temporaire permet également de continuer et de renforcer l’accompagnement des familles. Ainsi, l’AIS Théodore Verhaegen les suit de façon hebdomadaire concernant les questions de logement, tandis que Daniela de DIOGENES poursuit son travail de médiation interculturelle lié aux stigmatisations et autres problématiques spécifiques au public Rom. Elle guide les familles dans de nombreuses démarches administratives et d’accès aux droits : domiciliation, accès à un revenu, au marché du travail, scolarisation des enfants, etc.
Cerise sur le gâteau : grâce à l’engagement fort de l’AIS de Saint-Gilles, ce logement temporaire a ouvert la voie… d’un logement durable ! Chacune des deux familles s’est vu proposer un logement géré par l’AIS. Depuis, elles résident durablement dans un nouveau chez-soi. Elles sont encore accompagnées, et par DIOGENES et par l’AIS. Ce dénouement aurait été invraisemblable sans un passage dans ce logement temporaire.
Le projet initié par Cohabs démontre l’intérêt et l’importance des logements temporaires décents et gratuits, combinés à un accompagnement de qualité pour les habitant·e·s de la rue. Il témoigne également de la plus-value du travail en réseau, non seulement entre partenaires du secteur d’aide aux personnes sans-abris, mais aussi entre ce secteur et celui du logement. DIOGENES croit fermement aux avantages que cette approche apporte aux personnes relogées et reconduit volontiers ce type de projet. Nous sommes en effet convaincus qu'une collaboration de la sorte, entre acteurs du logement bruxellois et de l'accompagnement continu, ouvre de nouvelles portes, nécessaires pour sortir durablement de la rue. Et vous, qu'en pensez-vous ?