Témoignage de Mathieu, sans-abri
S’abriter dans le métro ne relève pas du hasard.
S’abriter dans le métro ne relève pas du hasard. Les personnes qui y vivent peuvent y trouver différentes réponses à leurs besoins du quotidien : dormir au chaud et en sécurité, faire la manche, trouver de quoi manger, être en contact avec les usagers et les autres habitants des lieux.. autant de ressources qui illustrent bien la débrouillardise nécessaire à la survie en rue. Ce témoignage de Matthieu (nom d'emprunt), sans-abri vous le raconte mieux que nous...
"Pendant un temps, le métro a été ma maison. Ça m’a beaucoup aidé les jours où il faisait froid et ça m’a aussi permis de rencontrer les citoyens de la vie normale. C’est un endroit qui vous tient chaud et où on peut voir des gens car être sdf et vivre dans le métro vous permet de ne pas être coupé du monde.
Avant d’y rentrer, j’allais faire mon tour dans les restaurants, les marchands de pizza, pour récolter de la nourriture pour les autres locataires du métro, l’ami qui était avec moi et moi-même. A minuit trente, il était temps de rentrer à la maison qu’est le métro avant que les portes ne se ferment à 1h17 sinon c’était dormir dans le froid toute la nuit.
A 4h30 le métro s’ouvrait et les gens ne faisaient que passer, pour aller travailler je suppose. Le premier mot que j’avais pour eux c’était « Bonjour, bonne journée ! » et je le recevais en retour ou des fois non, mais le respect restait le même.
J’ai rencontré l’association DIOGENES dans ma galère de tous les jours et dans les pires moments. Ce que je suis devenu aujourd’hui, c’est grâce à cette association qui fait un maximum. Laissons-les travailler et donnons- leur les moyens d’y arriver.
Aujourd’hui, j’ai mon logement et je rencontre des jeunes pour leur partager mon vécu, qu’est- ce que j’en suis fier. Merci DIOGENES."